Tabac et 3ème âge : Un sénior peut-il arrêter de fumer ?
Partout dans le monde, beaucoup de séniors continuent ou commencent à fumer, même si leur proportion est faible par rapport aux tranches d’âges plus jeunes. Par contre, le nombre de fumeurs chez les plus de 60 ans a augmenté proportionnellement plus fortement que dans les autres catégories, notamment chez les femmes. L’âge avancé et le tabac ont beaucoup de points communs.
Nous allons parler dans un premier temps du tabac et de l’âge. Nous allons voir par la suite quelles sont les raisons qui incitent les séniors au tabagisme. Et comme on sait que cette pratique ne reste pas sans effet, surtout chez les personnes âgées, nous allons identifier les risques encourus. Enfin, nous allons survoler l’arrêt du tabac chez cette catégorie de personne.
Arrêter de fumer après 60 ans, c’est nécessaire
Le tabagisme est fréquent chez les jeunes, il débute à l’adolescence. La consommation de tabac chez les adolescents constitue un problème de santé publique majeur dans le monde.
Il s’agit d’une période de transformation physique, psychologique et socioculturelle, mais également de curiosité, d’expérimentation et d’acquisition. Cependant, plus la prise se fait tôt, plus la dépendance est forte et les conséquences ne sont pas encore visibles à cet âge.
À l’âge adulte, c’est-à-dire entre 30 et 55 ans, les risques commencent à se ressentir, c’est le moment où il faut arrêter. Selon les statistiques, le tabagisme diminue avec l’âge, sachant que l’espérance de vie des fumeurs baisse, ils meurent 13 à 14 ans avant les non-fumeurs.
Au-delà de 60 ans, les risques sont inévitables. Les femmes sont nombreuses à continuer à fumer entre 55 et 64 ans, selon les données du baromètre santé. Elles représentent de 15,5% à 18,6% de 2010 en 2014, de 22% en 2016 et de 18% en 2017.
Tabac chez les séniors : quel lien ?
Les séniors constituent une population distinctive des consommateurs de tabac. Mais qu’est-ce qui motive à continuer ou arrêter de fumer après 60 ans ? C’est la nicotine et l’habitude qui en sont les raisons.
L’organisme est habitué à la nicotine depuis de nombreuses années, ce qui a créé une forte dépendance. La nicotine est très vite absorbée par le cerveau qu’elle stimule et atteint les récepteurs cholinergiques nicotiniques. À son tour, le cerveau libère des endorphines responsables d’un sentiment de bien-être, source de plaisir et de dépendance.
Il y a aussi le côté social, qui fait que fumer entre amis, entre voisins, entre collègues crée une sorte de convivialité. Le tabac a aussi contribué à définir une identité et une visibilité sociale.
Ensuite, il y a aussi le stress, qui est utilisé comme une sorte de lutte contre ce phénomène psychologique. L’addiction aux alcools est aussi associée au tabac. En France, de nombreuses études ont démontré que le tabagisme des personnes âgées est associé à une consommation abusive d’alcool.
L’isolement de ces personnes du troisième âge les pousse aussi à continuer à fumer.
Quels sont les risques encourus ?
Il faut savoir que les risques des conséquences du tabac touchent surtout les séniors qui ont fumé depuis longtemps.
Le tabac fait diminuer l’espérance de vie de 10 ans. Plus la personne a commencé à fumer jeune, plus les complications cardiovasculaires, pulmonaires et cancéreuses seront plus graves pour elle.
Le tabac est impliqué dans 84% des cas de cancer pulmonaire. Le sujet âgé est aussi exposé à la dégénérescence maculaire, à une baisse de l’audition et à un risque de maladie d’Alzheimer. La diminution de la qualité de vie et l’autonomie sont conséquentes chez le 3e âge.
Comme le tabac altère le goût, l’appétit est affecté et les séniors ont tendance à consommer davantage de sel. Et comme la nicotine agit en coupe-faim, ils sont vite rassasiés et risquent un problème de nutrition plus tard. Pourtant, les sujets âgés ont besoin d’une alimentation saine et équilibrée.
Le risque de mourir prématurément est très connu chez les fumeurs de longue date surtout quand ils arrivent à un âge avancé. 50% risquent de mourir entre 35 à 69 ans et 50% après 70 ans.
Quel est le bénéfice d’arrêter le tabac pour les séniors ?
Le fait d’arrêter de fumer fera bénéficier aux personnes des dizaines d’années de vie. A 60 ans, ils peuvent encore gagner 3 ans et à 65 ans 2 ans d’années de vie.
Certes, le sevrage est bénéfique à tout âge, même à 60 ans, mais il nécessite un accompagnement spécial pour les sujets plus âgés. Leurs effets bénéfiques restent souvent spectaculaires, surtout en termes de maladies cardiovasculaires.
Le fait d’arrêter le tabac réduit le taux de morbidité et de mortalité chez les séniors. La qualité de vie et l’autonomie commencent à reprendre et s’améliorent au bout de quelques mois. On peut même dire que les effets se ressentent immédiatement.
On peut aussi constater une amélioration des maladies respiratoires et de la fonction pulmonaire.