Les risques du tabagisme chez la femme enceinte

Le tabagisme représente beaucoup de risque sur la grossesse. Il a des impacts négatifs avant, pendant et après cette période. La grossesse est une occasion idéale pour arrêter le tabac. Pourtant, la moitié des femmes enceintes seulement le font et 82% reprennent le tabac après l’accouchement.

Il n’y a pas encore de politique spécifique en matière de santé publique sur le tabagisme des femmes enceintes. Cependant, en 2019, une campagne contre le tabac accompagnera celle contre l’alcool pendant la grossesse.

Nous allons parler dans cet article des risques du tabagisme autour de cette grossesse.

Tabac et grossesse : Il ne faut surtout pas !

Le délai de la conception est associé au tabagisme actif chez les femmes. De nombreuses études l’ont démontré avec un Odd Ration, rapport des cotes globales de délai de conception supérieur à un an, pour celles qui fument et à celles qui ne fument pas. Même pour un petit nombre de cigarettes consommées, ce délai est augmenté chez les fumeuses. Pour le tabagisme passif, on peut constater un léger impact de ce délai de conception.

Les recherches ont également démontré que cet effet est réversible après la suppression de la cigarette. Si la femme arrête de fumer un an avant la conception, elle a la même chance de concevoir que les femmes non-fumeuses.

Le déficit en folates engendré par le tabac est en partie responsable de cette perturbation de la phase de la conception. Il pose aussi problème sur le développement du fœtus.

Le tabagisme féminin a été démontré également lors de différentes études. Les recherches indiquent qu’il est associé à une baisse de la fertilité. Ce sont les substances chimiques présentes dans le tabac qui entrainent ce trouble. Elles provoquent une baisse du nombre d’ovocytes et d’ovules sortis mensuellement.

Cette diminution de la fertilité est rapportée être proportionnelle avec le nombre de cigarettes consommées quotidiennement. Ce sont surtout les couples, dont les femmes sont tabagiques qui ont le plus recours à la fécondation in vitro.

Les risques du tabagisme pendant la grossesse

Même étant enceinte, certaines femmes continuent de fumer, exposant leur bébé à des risques majeurs.

D’abord une grossesse extra-utérine est majorée par l’intensité de l’exposition au tabac, à dose dépendante. Il est multiplié par 1,5 pour une fumeuse consommant jusqu’à 10 tiges par jour,  par 3 pour 20 tiges et par 5 pour 30 tiges.

Le tabagisme agit sur le dysfonctionnement de la trompe. En effet, la nicotine contenue dans la fumée du tabac entraine plusieurs mécanismes perturbant le transport tubaire. 

D’abord, elle provoque un déficit d’aptitude de la captation des ovocytes. Ensuite, elle est responsable de la baisse de la fréquence des battements des cils chargés de faire déplacer l’embryon dans la cavité utérine. Et enfin, elle perturbe la contraction des muscles tubaires.

Pendant la grossesse, la cigarette est également responsable de fausse couche et de naissances prématurées, toujours à dose dépendante.

Les métabolites produisent une mauvaise qualité de l’endomètre qui ne sera plus favorable à la nidation, ils diminuent aussi le flux sanguin de l’utérus.

Ce sont toutes ces conditions qui provoquent l’expulsion de l’œuf traduisant l’augmentation du taux d’avortement, de fausse couche ou d’accouchement prématuré.

Le tabagisme induit également d’autres troubles pendant la grossesse. Le risque d’avoir d’hématome rétro placentaire est augmenté chez les femmes enceintes fumeuses. On peut rencontrer un retard de croissance intra-utérin qui est 2 à 3 fois plus fréquent chez elles.

Par contre, l’hypertension artérielle gravidique n’est pas fréquente chez ces sujets, mais quand elle s’installe, elle sera gravement compliquée. Les pathologies bucco-dentaires sont très fréquentes et en hausse pour celles qui continuent à fumer.

Les risques du tabagisme après l’accouchement

Il ne faut pas oublier que le fait de fumer a aussi des effets néfastes après l’accouchement. Toutes les substances nocives telles que le monoxyde de carbone, la nicotine et d’autres produits du tabac traversent la barrière placentaire.

D’abord, la mère est exposée au risque de complications à l’accouchement amenant un risque d’hémorragie importante pendant ce moment.

Le bébé risque de mourir in utéro. Et s’il est arrivé à terme vivant, il risque le syndrome de la mort subite qui est fréquent chez le nourrisson des mères tabagiques. Le nouveau-né risque aussi de manque d’oxygène et d’éléments nutritifs à la naissance.

L’enfant peut avoir un faible poids à la naissance et un retard de développement psychomoteur. Pour être plus précis, sachez que le poids d’un bébé issu d’une maman fumeuse est 300g de moins à celui dont la maman n’a pas fumé pendant la grossesse.

Le risque de malformation est fréquent, on peut parler de malformations cardiaques, de défaut de fusion des os du crâne, de malformations musculosquelettiques telles que les doigts surnuméraires, le pied bot ou la réduction des membres. On peut aussi voir des défauts de la descente testiculaire, des fentes labio-palatines ou des anomalies du tube digestif.